Herbes désirables

La plupart des "herbes", qualifiées de mauvaises ou d'indésirables, sont pourchassées. On en oublie volontiers leurs vertus, chélidoine contre les verrues, ortie riche en vitamine C, pissenlit diurétique, etc. Mais il y a ces graminées qui ondulent feuillages et inflorescences au gré du vent, se mariant élégamment aux sauges, rudbeckias, persicaires, scabieuses, asters, astrances, verveines de Buenos-Aires, ou aux annuelles comme les cosmos, pavots, coquelicots. Les créateurs de jardins proposent de plus en plus ces compositions dites naturalistes. Les hollandais en sont devenus de grands spécialistes (http://www.decoulisse.nl/jakobstuin). En France aussi cette tendance se développe: voir le "Jardin Plume" en Normandie (http://lejardinplume.com/). En terrain plat, c'est un moyen de créer mouvements et volumes à défaut de mouvements de terrain. On est loin d'un jardin figé, de plantes au garde-à-vous. Les graminées comptent des milliers de variétés. Des géantes, comme la Canne de Provence (Arundo donax) qui monte à 4m, les Miscanthus aux épis soyeux qui peuvent dépasser 2m; des petites comme les Fétuques bleues (Elijah Blue); des moyennes comme les Carex, les Luzules. Attention aux traçantes comme le Blé d'Azur (Leymus arenarius), beauté bleu acier, ou les Phalaris panachés qui vous colonisent un terrain. Mieux vaut dans ce cas prévoir des barrières anti-rhizomes, ou les cultiver en pot. Des panachées, des rouges, des noires, des dorées. Très populaires les Stipas, cheveux d'ange, les Pennisetums (Herbe aux écouvillons) aux épis doux en queues de lapin; très mystérieux les Panicums aux épillets en brouillard scintillant. Il y en a pour tous les terrains, secs, humides, marécageux. Pour toutes expositions, soleil, mi-ombre, ombre. Raccourcir en fin d'hiver et les diviser lorsqu'elles s'épuisent. Situées à la bonne place, les graminées deviennent très désirables.