Plantes mal aimées

Le pissenlit  est diurétique, d’où son nom. Tout est bon dans cette plante riche en béta-carotène et en vitamine C. Les racines grillées font un ersatz de café ; les jeunes feuilles se mangent crues ou se cuisinent ; les boutons de fleurs sont comme des pointes d’asperge ; les fleurs, mellifères, peuvent être utilisées en gelée : 300 fleurs pour 1,5l d’eau et 1kg de sucre. A ce compte vous limiterez son caractère envahissant ! Attention les tâches de la sève de pissenlit sont quasi indélébiles sur les vêtements.

Le lierre est une liane relique du tertiaire (160 millions d’années) qui a résisté à la glaciation du quaternaire en Europe. Ce n’est pas un parasite : son système racinaire est indépendant  et la photosynthèse se fait par son propre feuillage. Il rampe jusqu’à trouver un élément vertical où se cramponner vers la lumière. Le lierre peut faire du tort aux arbres s’il couvre l’arbre au point que ce dernier ne puisse effectuer sa propre photosynthèse. Le lierre arborescent fleuri, très mellifère, abrite de nombreux insectes et ses baies nourrissent les oiseaux. Il peut servir de couvre-sol, masquer une vieille souche, protéger une vieille ruine.

L’ortie, peut-être la moins aimée, se propage dans les endroits où se sont accumulés des déchets organiques (un bon indicateur de la fertilité du sol), par ses graines et par des rhizomes qui peuvent s’étendre loin. Ses qualités alimentaires (en soupe, dans une omelette, dans du fromage blanc) sont plus connues que répandues. Au potager, des feuilles d’ortie dans les trous de plantation des plants de tomates apportent de l’azote. Sur le tas de compost elle active  la décomposition. Macérée elle renforce les plantes contre les maladies. Elle abrite et nourrit les chenilles des papillons, Paon-du-jour, Vulcain. Ne pas la bannir du jardin, mais lui réserver un endroit, bien délimité.

Photo : Taraxacum officinale (Pissenlit)