L'hiver trompeur

Le jardin ne s'endort jamais. La sève est "descendue", mais racines, bulbes, rhizomes travaillent. Si l'on transplante maintenant un végétal d'un contenant devenu trop étroit dans un autre plus spacieux, en l'attente d'une plantation en pleine terre au printemps, on observera bien en dépotant dans 3 mois que de nouvelles racines blanches ont commencé à coloniser le nouveau substrat, surtout si le pot a été placé en tunnel. En procédant ainsi, à défaut de le planter immédiatement, le végétal aura pris de l'avance pour sa croissance ! La qualité de l'enracinement est une garantie pour sa vitalité. C'est pourquoi, en hiver il ne faut pas oublier une plante en pot, achetée en automne, ou avant, dans un coin du jardin (jusqu'à quand ?) sans veiller à sa bonne santé. La terre ne doit pas desséchée et le plant sera mis à l'abri du gel, car les racines sont plus facilement endommagées par le froid à travers la paroi d'un pot. On peut aussi l'enterrer, l'entourer de fougère, de feuilles mortes. Ne pas ajouter de l'engrais: attendre que les parties aériennes se réveillent. En hiver, le sol du jardin continue à vivre : les micro-organismes, goulument, effectuent le travail de décomposition des débris pour en faire un humus redonnant à la terre ce qu'elle nous a donné. Le jardin reste donc en cette saison un monde vivant là où tout semble en léthargie. Certains insectes, ni les oiseaux n'entrent en hibernation. Bonne pratique que de laisser en place les tiges desséchées des vivaces, et les inflorescences fanées qui contiennent des graines nourricières. Il est souhaitable de ne faire "table rase" qu'au début du printemps. Ainsi le jardin ne sera pas une zone triste, dépouillée, rasée, désertée, et gardera de la vie et du relief. Le givre aussi pourra s'accrocher réservant au jardinier de superbes matins d'hiver fort photogéniques.

Photo : Miscanthus en hiver