Controverses au jardin

Le jardinage n'échappe pas, c'est légitime, aux débats d'idées. La recherche agronomique, les avancées horticoles, la science tout simplement permettent le progrès. Certaines idées fondées sur ces avancées ne sont pas totalement acceptées parce qu'elles remettent en cause des pratiques parfois anciennes: "les habitudes ont la vie dure!". Exemple : par rapport à l'élagage, concernant l'emploi de cicatrisants, mastics, goudrons végétaux, des spécialistes en horticulture affirment qu'un arbre sain doit pouvoir se cicatriser lui-même et que l'application de mastic confinerait sur la plaie bactéries et champignons leur laissant ainsi libre cours pour leurs nuisances. Autre controverse courante : faut-il retourner la terre ou non ? Pour certains c'est un sujet tabou au prétexte que cette pratique serait ancestrale. C'est ignorer tout progrès en matière de connaissance de la vie dans le sol. Mettre la terre sens dessus dessous c'est priver d'oxygène les bactéries de surface qui en ont besoin pour effectuer leur travail de création de l'humus. Des agriculteurs effectuent le travail des champs sans labour. L'un d'entre eux m'a montré la différence très visible, par temps très pluvieux, entre deux terrains proches travaillés selon les deux méthodes; le champ labouré était détrempé, parsemé de flaques d'eau, le passage répété de machines à labourer provoquant la création d'une "semelle" quasi imperméable. Dans les jardins l'usage de la bêche recule au profit de la fourche bêche qui aère la terre sans la retourner; pratique grandement facilitée si la terre est couverte pendant l'hiver d'un paillage anti-lessivage. Autre sujet de débat : le jardinage avec la lune (qui fait vendre du papier). Une étude approfondie faite par la Société Nationale d'Horticulture de France est disponible sur les sites www.jardinbreton.fr , www.shcg.fr . La controverse dynamise s'il y a écoute mutuelle.

Photo: culture sous "paillis"